Il y a plus de dix ans, la sonde Rosetta prenait son envol depuis la base de Kourou en Guyane. Depuis, elle a traversé l’espace pour dépasser Mars et atteindre, en août dernier, l’orbite de la comète 67P/Churymov-Gerasimenko, également appelée Tchouri (à ne pas confondre avec Tchoupi, qui est un personnage pour enfants !).
A l’aide de ses onze instruments embarqués, Rosetta a pris toutes sortes de mesures, et envoyé des images de la comète. Elle a également retransmis des données concernant les gaz qu’elle dégage, qui ont permis de conclure qu’elle sentait… le fumier de cheval et l’œuf pourri.
(c) Le TélégrammeMais l’odeur de la comète importe peu, car les éléments recueillis par la sonde ont surtout pour objet de nourrir la recherche sur la formation du système solaire, dont les comètes ont été témoins. Tchouri pourrait ainsi apporter des réponses passionnantes sur l’origine de la vie.
Pour étudier la structure plus en détail, Rosetta s’apprête à larguer un robot appelé Philae sur la surface de la comète. La zone choisie pour l’atterrissage est appelée Agilkia, et a été sélectionnée pour son aspect raisonnablement plat et son exposition suffisante au soleil.
Le robot mettra sept heures à descendre en chute libre depuis la sonde jusqu’au noyau de la comète, parcourant ainsi 20 kilomètres. Il déploiera alors ses trois pattes, qui sont restées pliées durant les dix dernières années au sein de Rosetta. Sa trajectoire et sa capacité d’action inquiètent un peu les scientifiques, car si Philae pesait 100 kg sur la Terre, il ne fait plus qu’un gramme dans l’espace, ce qui fait craindre qu’il rebondisse à la surface de Tchouri.
L’opération, qui a lieu ce matin à 9h35, doit recevoir le feu vert de l’ESA (Agence Spatiale Européenne) située à Darmstadt en Allemagne (près du château Frankenstein !).
On ignore si ce robot en vadrouille près de Mars répond aux trois lois de la robotique énoncées par Isaac Asimov.