En général, développer un vaccin efficace et le mettre en circulation prend entre dix et quinze ans. Dans le cas particulier du virus Ebola, il aura fallu moins de deux ans si les recherches actuelles aboutissent dans les délais estimés.
La gravité de l’épidémie a incité les laboratoires pharmaceutiques à redoubler d’efforts pour endiguer le fléau. Le mieux placé dans la course au vaccin est le poids lourd américain GSK (GlaxonSmithKline), dont le sérum est déjà à un stade très avancé.
Le NIAID (l’Institut des allergies et des maladies infectieuses) a déjà planifié les phases 2 et 3 des essais cliniques en Afrique de l’Ouest, dès 2015.
Anthony Fauci, directeur de l’institut, a expliqué : “L’étendue sans précédent de l’épidémie actuelle d’Ebola en Afrique de l’Ouest a conduit à une intensification des efforts pour mettre au point des vaccins sûrs et efficaces qui pourraient permettre d’arrêter cette flambée et jouer un rôle clé pour prévenir de futures grandes épidémies.”
Le vaccin de GSK, appelé ChAd3, a été obtenu à partir d’éléments analysés provenant de deux souches du virus Ebola (Zaïre et Soudan). Il a été testé sur vingt volontaires en bonne santé, âgés de 18 à 50 ans. Mis en observation dans la clinique des Instituts Nationaux de la Santé (NIH), ils ont produit des anticorps dans les quatre semaines qui ont suivi leur vaccination.
Les chercheurs ont remarqué que leur vaccin avait produit une réponse des lymphocytes T, notamment des cellules T CD8 qui sont essentiels dans la protection immunitaire contre Ebola.
Aucun effet secondaire grave n’a été constaté, et seuls deux participants ont eu une brève poussée de fièvre, soit 10% des sujets.
A ce jour, l’épidémie a déjà causé près de 5 700 morts, sur les 16 000 cas recensés. La moitié d’entre eux ont été observés au Liberia, révèle un récent rapport de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé).