C’est la première fois en France qu’un foetus subit une opération chirurgicale couronnée de succès. Celui-ci, atteint d’une maladie congénitale, a été soigné in utero grâce à une intervention de deux heures environ, sous anesthésie générale de la mère et de l’enfant.
Après l’opération qui a eu lieu en juillet, la mère a accouché de sa petite fille le 9 novembre dernier, par césarienne, et le bébé se porte bien. Elle était dans son huitième mois de grossesse.
Le professeur Jean-Marie Jouannic, de l’hôpital Armand Trousseau, explique : “Dans les dix jours suivant l’opération, les anomalies cérébrales dues à la malformation se sont totalement corrigées. C’est énorme d’avoir pu protéger le cerveau de cette petite fille pour permettre ses apprentissages futurs”.
Le foetus était atteint de “spina bifida”, une condition qui est à l’origine de paralysies et de problèmes d’incontinence. C’est une malformation assez courante, qui se traduit par la fermeture de plusieurs vertèbres sur la colonne vertébrale : la moelle épinière et ses racines nerveuses sont ainsi laissées sans protection.
Le spina bifida se détecte généralement à l’échographie, dans plus de 90% des cas, et affecte une grossesse sur 1000 en moyenne. Mais jusqu’ici, la chirurgie réparatrice préalable à la naissance n’était pas une option. Désormais, la science rend possible cette intervention délicate.
En recouvrant la moelle épinière exposée par une suture, les médecins réduisent ainsi la malformation avant que le bébé ait fini son développement.
Le professeur Jouannic détaille : “Cette réparation permet de stopper la fuite du liquide céphalo-rachidien. Le cerveau étant ainsi protégé, le développement intellectuel des enfants est amélioré.”
L’opération présente toutefois des risques, puisqu’elle a lieu au cinquième mois de grossesse et peut mener à un accouchement prématuré.
Elle vient d’être réalisée en France pour la première fois, mais se pratique déjà depuis plusieurs années aux Etats-Unis et au Brésil.