Depuis une demi-douzaine d’années, le cinéma et les jeux vidéo concentrent une bonne partie de leurs efforts sur le développement d’images 3D convaincantes. Le relief semble être devenu l’avancée technologique prioritaire pour ce début de XXIème siècle.
Pourtant, la technique ne fait pas l’unanimité. Chez les spectateurs, d’une part, qui se plaignent souvent du surcoût des places de cinéma, de l’aspect grisé dont se teinte l’image, et de l’inutilité du procédé dans la plupart des cas.
Et maintenant chez les spécialistes de la santé, qui déconseillent d’exposer les enfants de moins de six ans aux images en relief.
L’Agence Nationale de Sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’Environnement et du Travail (ANSES) vient en effet de préconiser des restrictions sur l’usage des écrans 3D par les jeunes enfants.
Qu’il s’agisse d’ordinateurs, de télévision, d’écrans de cinéma, de consoles de jeux ou de téléphone portables, le relief aurait des effets sanitaires plus marqués chez les enfants que chez les adultes.
La perception de ces images en trois dimensions génèrerait une fatigue importante due au conflit accommodation / vergence, et pourrait se traduire par des douleurs oculaires, des maux de tête, voire même des vertiges.
Nintendo a pris garde d’avertir ses utilisateurs sur les dangers potentiels de l’affichage 3D, et a prévu un moyen de bloquer la fonction sur ses consoles, notamment par intervention parentale.
De 6 à 13 ans, l’Anses préconise de respecter un usage toujours modéré de la 3D.
Rappelons que la 3D n’a rien d’une invention récente, puisque les gadgets stéréoscopiques fleurissaient dès le 19ème siècle, et que les frères Lumière eux-mêmes avaient mis au point un système d’enregistrement filmé en trois dimensions.
La technique qui demandait au spectateur de porter des lunettes à filtres rouge et vert, devenue très populaire dans les années 50, avait ensuite fait un bref retour dans les années 80, à la faveur de quelques films d’horreur.