Le moustique tigre ne mange pas les jambes de ses victimes, mais il transmet le virus du chikungunya. Féroce il y a quelques années dans les Antilles et à la Réunion, la maladie et son agent semblaient s’est être faits plus discrets.
Cependant, quatre cas viennent d’être identifiés à Montpellier, dans le quartier de Las Sorbès. Il ne s’agit pas de touristes qui reviendraient de vacances, mais bien de victimes autochtones, piquées par un moustique sur leur lieu de résidence.
Béatrice Broche, de l’Agence Régionale de la Santé, explique :
« Ils ont été infectés par un moustique qui avait lui-même piqué un porteur de la maladie. Dans le voisinage immédiat de ces quatre patients nous pensons avoir identifié le porteur du germe qui rentrait d’un déplacement dans la zone intertropicale et qui avait été lui-même infecté. Pour l’instant, le risque de propagation semble limité, voire nul ».
Dominique Keller, président de l’ARS à Montpellier, ajoute rapidement qu’on « est loin d’Ebola et [que] le chikungunya est une maladie relativement bénigne ».
Malgré tout, 42 cas ont déjà été recensés dans le Languedoc-Roussillon depuis le 1er mai. Jusqu’ici, tous étaient des voyageurs de retour de l’étranger.
Par ailleurs, seize cas de dengue, une maladie voisine, ont également été observés dans la région.
Le moustique aedes albopictus bénéficie du beau temps de ces derniers jours, comme le remarque Grégory Lambert, entomologiste à l’Entente Interdépartementale de Démoustication (EID).
Les habitants de l’Hérault ont été invités par leur préfet à respecter des mesures de sécurité pour endiguer une possible épidémie : éviter de créer des zones d’eau stagnante (soucoupes de pots de fleurs, gouttières, vases), se protéger des moustiques (crèmes, moustiquaires), et protéger l’habitat (insecticide).
En cas de fièvre violente et inexpliquée, et d’apparition de douleurs articulaires, il convient de consulter rapidement un médecin.