Vous avez sans doute déjà utilisé la fonction StreetView sur Googlemaps, qui permet de visualiser en photo les rues de votre choix.
Comment ce fantastique outil est-il mis en place ? Simplement avec le passage dans toutes les rues du monde d’une voiture Google, équipée d’une caméra qui prend des instantanés de chaque endroit qu’elle visite.
De façon systématique, les passants sont effacés ou leur visage est flouté, pour éviter toute atteinte à la vie privée et à l’image des particuliers, saisie sans leur accord.
Mais en 2009, alors qu’elle passe devant une maison de Montréal, la Google Car prend en photo une femme assise devant sa porte, légèrement penchée en avant. Son décolleté laisse alors apercevoir des formes généreuses.
Bien que le visage soit flouté, la personne est aisément identifiable puisqu’elle est photographiée juste devant chez elle. Par ailleurs, on reconnait sans peine son adresse et sa voiture (plaque d’immatriculation comprise).
Victime de quolibets, la Canadienne affirme qu’elle a préféré quitter son emploi à la banque et qu’elle a connu une période de dépression.
Ayant envoyé un courrier recommandé à Google pour demander le retrait de cette photo, elle n’a pas eu de réponse et a décidé d’intenter un procès.
Bien lui en a pris : la cour du Québec a condamné Google à lui verser 2250$ canadiens, ainsi que les intérêts générés depuis le 8 juin 2011, date du courrier qu’elle a envoyé, et 159$ de remboursement des frais de justice.
La raison retenue par la cour était une “atteinte à la vie privée et à l’image de la plaignante”.
Un cas comparable a été recensé en France : un homme était visible sur Street View en train d’uriner dans son propre jardin. Sa plainte n’avait rien donné, il avait été débouté. En revanche, sa photo avait été retirée par Google.