Le Pays du Soleil Levant se porte mal. Le PIB du Japon est en recul, et l’économie globale est en nette récession au troisième trimestre. Les raisons de cette mauvaise passe sont multiples, mais les dirigeants concentrent leurs griefs sur la hausse de la TVA, entrée en vigueur le 1er avril de cette année.
En passant brusquement de 5 à 8%, la TVA japonaise aurait ainsi affecté la consommation intérieure, en grippant notamment le pouvoir d’achat du jour au lendemain.
La réaction ne s’est pas faite attendre : plutôt que de procéder à la deuxième hausse programmée dès l’an prochain, le gouvernement l’a reportée de 2015 à 2017. Il faut dire qu’en augmentant la taxe à 10% comme prévu, celle-ci aurait tout simplement doublé en l’espace d’un an.
L’objectif de cette augmentation brutale était de lutter rapidement contre l’endettement gigantesque du Japon. Mais si le PIB continue de baisser fortement, le remboursement de la dette restera problématique.
Yoshiki Shinke, économiste de l’institut nippon Dai-ichi Life, est sévère : “La hausse de la TVA en avril a complètement détruit l’économie japonaise, aucun secteur de l’économie n’est encourageant.” Il ajoute que les “chiffres du jour vont laisser un nouveau souvenir traumatisant dans la classe politique japonaise concernant les hausses d’impôts”.
La dernière hausse du taux de TVA remonte à 1997, et l’économie japonaise était là aussi entrée en récession. Le Premier Ministre Shinzo Abe a cependant décidé de procéder à celle de cette année, qui connait aujourd’hui des conséquences désastreuses.
Sur le report de la deuxième hausse, il déclare : “Une nouvelle augmentation n’aurait aucun sens si elle provoquait une détérioration de l’économie et par conséquent une baisse des recettes fiscales”.
Abe a mis au point un ensemble de mesures qu’il compte appliquer au cours des quatre prochaines années pour redresser le pays. Le but du Premier Ministre, déjà en poste depuis deux ans, est de favoriser l’expansion économique du Japon, qui en a sérieusement besoin.