L’ancien secrétaire général de l’OTAN, Anders Fogh Rasmussen, alerte sur les ambitions militaires et politiques de Vladimir Poutine. Il affirme, ce vendredi , au The Daily Telegraph, que le président russe pourrait s’en prendre à un État balte et souligne que les projets de Poutine ne se restreignent pas à l’Ukraine.
Vendredi 6 février, Anders Fogh Rasmussen, l’ex-secrétaire général de l’OTAN, a accordé un entretien au journal britannique The Daily Telegraph dans lequel il attire l’attention sur les ambitions de Vladimir Poutine. Cet interview parait alors que le président François Hollande et la chancelière Angela Merkel vont être reçus à Moscou afin de négocier une pacification du conflit en Ukraine.
Anders Fogh Rasmusse adresse une mise en garde forte et estime qu’il « faut voir au-delà de l’Ukraine ». Considérant que « Vladimir Poutine veut redonner à la Russie sa position de grande puissance », il pense qu’une attaque militaire à l’encontre d’un Etat membre de l’OTAN est à envisager.
Les pays baltes se militarisent depuis plusieurs mois
Selon lui, la région baltique pourrait être une cible pour le président russe qui pourrait entreprendre une action armée. Membres de l’OTAN depuis 2004, les pays baltes que sont la Lettonie, la Lithuanie et l’Estonie sont considérés comme des territoires visés par Poutine. Depuis l’annexion de la Crimée en 2014 et la progression russe en Ukraine, les pays baltes craignent une attaque militaire de la Russie. Ils augmentent d’ailleurs depuis plusieurs mois leurs moyens militaires et semblent se tenir sur leur garde.
Pour Anders Fogh Rasmussen, Poutine pourrait vouloir « tester l’article 5 de l’OTAN » qui stipule qu’une attaque contre l’un des Etats membres de l’OTAN « sera considérée comme une attaque dirigée contre toutes les parties ». Ainsi, si l’armée russe attaque un pays balte, elle s’attaquera à tous les membres de l’alliance qui devront nécessairement se défendre.
Pour Poutine, il s’agit d’une opération de déstabilisation mêlant actions militaires et diplomatiques. L’ancien secrétaire général de l’OTAN considère le président russe comme « un spécialiste de la guerre hybride » mais estime cependant « qu’il sera vaincu s’il franchit la ligne rouge et attaque un allié de l’OTAN ».