Ben Bradlee, ancien rédacteur en chef du Washington Post est décédé hier.
C’est son ancien journal qui annonce sa mort et lui rend hommage via son site internet, avec un titre respectueux : le « légendaire rédacteur en chef ».
Le quotidien indique que l’ancien journaliste avait «guidé la transformation du Post pour en faire l’un des principaux journaux de la planète, [il] est décédé le 21 octobre à son domicile de Washington de causes naturelles».
Pour Donald Graham, ancien directeur de la publication au Post, Ben Bradlee «était le meilleur rédacteur en chef américain de son époque».
(c) Alex BrandonDurant sa direction au Post de 1968 à 1991, le quotidien a reçu un prix Pulitzer et a publié les Pentagon Papers, des pages secret-défense venant du département de la Défense mettant en cause des faits politiques qui ont lancé la guerre du Vietnam.
Ben Bradlee avait poussé son journal à enquêter sur le cambriolage du Watergate avec Bob Woodward et Carl Berstein, créant l’un des plus gros scandales de l’histoire politique.
L’enquête mit à jour une affaire d’espionnage, créa des poursuites judiciaires contre des dizaines de responsables de l’administration, et fit démissionner le président Richard Nixon en 1974.
C’est après cette enquête que le journalisme politique d’investigation a vraiment vu le jour, et est devenu le sujet de livres et de films tel que Les hommes du président avec Robert Redford et Dustin Hoffman.
Forcément Bernstein et Woodward ont tenu à réagir dans un communiqué publié sur le site du Washington Post «Ben était un vrai ami et un dirigeant de génie dans le journalisme».
Le président Barack Obama rend lui-même hommage à l’homme à qui il avait donné une des plus hautes distinctions civiles américaines, la médaille de la liberté, en 2013 :
« Pour Benjamin Bradlee, le journalisme était plus qu’une profession – c’était un bien vital pour notre démocratie ».