Cette nuit, le Brésil a décidé de reconduire sa présidente pour un deuxième mandat. Dilma Rousseff a été réélue de justesse, avec une courte avance sur son adversaire, le candidat de centre-droit Aécio Neves.
Selon les résultats officiels et presque définitifs, la présidente sortante l’a emporté avec 51,64 % des voix contre 48,36 %. Cette victoire sans gloire est la plus serrée depuis la fin de la dictature militaire en 1985 et l’instauration d’un régime démocratique.
Mais si le chef d’Etat, issue du Parti des Travailleurs, n’a pas remporté une victoire éclatante, c’est que son précédent mandat est entaché de défiance. Depuis son arrivée au pouvoir il y a 12 ans avec le président Lula, le Parti des Travailleurs a mis en oeuvre des programmes de redistribution sociale, qui ont sorti plus de 40 millions de Brésiliens de la pauvreté et le chômage s’est effondré à un niveau jamais atteint.
Cependant, l’arrivée au pouvoir de Dilma Rousseff en 2011 a coïncidé avec un ralentissement de l’économie brésilienne, qui est même entrée en récession à cette époque. Par ailleurs, plusieurs scandales de corruption publique ont mis à mal l’image d’intégrité de la présidente brésilienne.
Le premier mandat de Dilma Rousseff entaché de nombreux scandales
Enfin, une inflation élevée et la frustration provoquée par des services publics insuffisants ont achevé de ternir l’image de Dilma Rousseff et ont poussé une partie des électeurs à se tourner vers le discours libéral du candidat conservateur Aécio Neves.
Une fois la certitude de sa victoire acquise, Dilma Rousseff a prononcé un discours, ou elle n’a donné aucune indication claire sur les mesures immédiates qu’elle comptait mettre en place pour regagner la confiance des marchés et relancer une économie en panne. Elle a en revanche réaffirmé sa volonté de maintenir la discipline budgétaire courante pour contenir l’inflation.
Alors que le peuple a exprimé son mécontentement par les urnes, les investisseurs brésiliens, quant à eux, lui reprochent les interventions répétées de l’Etat dans le secteur privé. Les marchés financiers au Brésil se sont écroulés la semaine passée, à la suite de sondages très favorables à la présidente sortante. Ils pourraient sans doute chuter de nouveau aujourd’hui.