Relevez-vous trop souvent vos mails ? Si c’est le cas, vous vous mettez en situation de stress. Ce geste aujourd’hui complètement banal ne l’est finalement pas, comme l’indiquent des chercheurs de l’Université de Colombie britannique, qui ont estimé que le fait de consulter ses mails trois fois par jour au maximum permettrait de limiter le niveau de stress et d’augmenter le bien-être.
De nos jours, le nombre répandu de smartphones et des tablettes n’améliore pas la situation, et favorise l’envoi massif de messages électroniques. Chaque jour, 183 milliards de mails seraient envoyés dans le monde.
Pour les besoins de leur étude, les scientifiques ont donc observé le comportement de 124 sujets pendant deux semaines. Ces derniers exerçaient des métiers très divers mais recevaient tous des emails en nombre.
Pendant la première semaine, les personnes observées ne pouvaient pas ouvrir leur boîte mail plus de trois fois par jour, devaient conserver leur boîte-aux-lettres fermée le reste du temps et supprimer leurs notifications. Durant la seconde, ils pouvaient agir comme leur habitude.
Il en ressort que les participants étaient bien moins stressés et davantage concentrés lors de la première semaine, révèlent les résultats de l’étude.
Un nouveau phénomène, le FOMO
Un précédent sondage de 2013 fait aux Etats-Unis et cité dans l’étude indiquait qu’environ un tiers des employés américains répondent à leurs messages électroniques dans le quart d’heure qui suit leur réception et les trois-quarts répondent en moins d’une heure.
Le sentiment d’urgence généré et l’interruption fréquente du travail en cours pourraient être des indices pour expliquer l’augmentation du stress à la lecture trop fréquente des mails.
Le phénomène intéresse par ailleurs la science et parlent désormais de « FOMO » pour « Fear of missing out », c’est à dire la peur irrationnelle de « manquer quelque chose ». Les générations ultra-connectées sont directement concernées par un étrange syndrome, qui fait notamment que certaines personnes ne parviennent plus à se déconnecter de leurs terminaux électroniques, ou soient en situation de panique en zone d’absence de connexion à internet.