Mardi matin, une niçoise de 98 ans a été expulsée de son appartement, en exécution d’un arrêté signé par le préfet. La nonagénaire a été admise à l’hôpital, tandis que sa fille, qui vivait avec elle, se retrouve sans solution de logement. La police s’était présentée en compagnie de médecins et d’une ambulance.
La fille de la dame âgée s’est exprimée dans la presse locale, et reste indignée. « Je ne sais pas quoi faire… Je vais aller voir ma mère, je ne peux pas la laisser seule à l’hôpital ! », s’est exclamée la jeune retraitée.
Elle dénonce également le comportement des autorités. « C’est un scandale, c’est ignoble ! Il y a eu des policiers en tenue, en civil et en nombre alors que nous ne sommes que deux femmes », a-t-elle rappelé dans les colonnes de Nice Matin.
Les avocats des deux femmes ont également exprimé leur sidération. « On a subi des tentatives d’intimidation à l’initiative de la police, a expliqué l’un d’eux. Mais nous sommes surtout très inquiètes pour cette dame âgée de 98 ans et sa fille qui sont séparées, la seconde se retrouvant à la rue ».
Deux procédures de référés ont été engagés successivement par les deux locataires, mais n’ont pas permis de suspendre la procédure d’expulsion. Par ailleurs, les défenseurs des femmes expulsées s’interrogent. « Je ne comprends pas pourquoi on n’a pas pu attribuer un logement social, il y a déjà six mois, éviter ainsi l’expulsion », demande l’un des conseils.
Un endettement du à une créance non-remboursée
La préfecture avait pointé devant le Tribunal Administratif « le manque d’engagement » de la plue jeune des deux locataires, dans les procédures qui auraient permis de trouver une solution satisfaisante. la fille avait expliqué que les frais médicaux indispensables à sa mère et les dépenses courantes absorbaient intégralement leurs modestes retraites.
Par ailleurs, la commission de surendettement du Var avait établi le 10 octobre que leur dossier était recevable. Une situation qui n’était pas celle qu’elles connaissaient initialement, puisqu’elle se sont retrouvées dépendantes des intérêts perçus grâce à un prêt conséquent accordé à un unique débiteur.
La défaillance de ce dernier les a privées des ressources nécessaires pour payer leur loyer régulièrement. Dans l’attente de pouvoir récupérer leur créance au terme d’une action judiciaire au civil, les deux Niçoises se retrouvent séparées et la plus jeune est désormais à la rue.