S’il est démontré que la crise frappe en premier lieu les plus défavorisés, elle en amène même une partie dans la rue. C’est le constat terrible qui est fait par l’Insee dans son “Portrait social de la France” récemment publié. En effet, le nombre de Sans Domiciles Fixes connus en 2012 était de 112 000 personnes, dont 31 000 enfants, soit une augmentation de 44% en onze ans.
L’étude révèle que la population des sans-domicile est très hétéroclite, et leur mode de fonctionnement l’est tout autant. Ainsi, on sera surpris d’apprendre que 24% des SDF travaillent, mais il s’agit généralement d’emploi à temps partiel, mal rémunérés, qui ne leur permettent pas de payer un logement de façon régulière. Les ressources mensuelles des sans-domicile peuvent cependant surprendre aussi puisque 20% d’entre eux ont plus de 900 euros par mois. En revanche, 30% perçoivent mois de 300 euros par mois.
La population SDF est essentiellement concentrée dans les grandes agglomérations comme Paris : la capitale représente à elle seule 45% des sans-domicile de France. Seuls 10% des SDF vivent dans des villes de moins de 200 000 habitants.
L’Insee a interrogé plus de 65 000 personnes concernées en France, et a pu ainsi établir un profil représentatif : la plupart déclarent avoir eu un problème familial ou personnel grave dans l’enfance, qu’il s’agisse d’un handicap, d’un problème de santé ou du décès d’un des parents, voire des deux.
Près de la moitié d’entre eux n’ont jamais vécu dans un logement personnel fixe, ce qui est logique quand on considère la proportion d’enfants parmi eux. Ceux qui ont eu un logement par le passé l’ont perdu pour causes de problèmes familiaux (des violences conjugales, une séparation difficile ou le décès du conjoint), ou un peu plus rarement en raison de problèmes financiers personnels (perte de l’emploi, loyers devenus trop élevés).
Seuls 30% parviennent à être hébergés dans des structures d’état ou fournies par des associations.