Lors de son intervention hier à Bordeaux en compagnie de Nicolas Sarkozy, Alain Juppé a essuyé les sifflets de certains des militants de l’UMP lorsqu’il a évoqué un possible rassemblement de la droite et du centre.
(c) Philippe Wojazer – ReutersBruno Le Maire, candidat à la présidence de l’UMP et concurrent direct à ce poste de Nicolas Sarkozy et Hervé Mariton, a exprimé son indignation face à ce lynchage irrespectueux. Interrogé sur France Inter ce matin, Le Maire déclare que ce comportement donne “un spectacle consternant de la droite. Nous sommes en train de retomber dans le vieux piège mortel de la droite qui est la guerre des chefs, avec le retour des clans, des divisions, des combats de personnes alors que nous devrions avoir un combat d’idées.”
Il ajoute que le rassemblement est une idée de Nicolas Sarkozy, et ne devrait donc pas provoquer l’indignation de ses soutiens. Il faut pourtant noter qu’Alain Juppé a récemment assis des positions nettement moins marquées à droite que celles de l’ancien Président de la République. Dans la course pour la succession au poste de François Hollande, Sarkozy a affirmé son appartenance à une droite très conservatrice, tandis que Juppé modèle progressivement une image plus attrayante pour les électeurs de gauche.
Une alliance entre l’UMP et le Modem ou l’UDI peut donc se concevoir pour Alain Juppé, mais pas forcément pour tous les militants UMP.
Bruno Le Maire veut également rassembler, mais avant tout au sein de son parti : “J’en appelle aux militants pour qu’ils mettent un terme immédiat à cette guerre des chefs. Ils peuvent le faire le 29 novembre en votant pour un candidat qui n’est pas candidat aux primaires, qui remettra de l’ordre dans le parti et qui organisera les primaires pour que la concurrence puisse se faire de manière ordonnée et respectueuse. C’est ce président de l’UMP que je veux être.”