Le parti de Marine Le Pen, toujours soucieux de son image, prend bien soin de sélectionner les journalistes qui assistent à ses rassemblements. Ainsi, lors du congrès du Front National qui aura lieu à Lyon samedi et dimanche, on ne verra ni les représentants du Petit Journal de Canal+, ni ceux de Mediapart.
Auraient-ils oublié de s’inscrire ? Non, les demandes d’accréditation ont bien été faites, mais elles ont été rejetées de la même manière que lors des événements précédents du parti. La raison officielle, invoquée par retour de mail : “Nous ne pouvons donner suite à votre demande d’accréditation au congrès du Front national en raison du grand nombre de journalistes et photographes pour des raisons de sécurité”.
En septembre, Marine Le Pen avait été plus claire : “Mediapart a organisé toute une série de débats pendant la présidentielle. Ils ont dit clairement dans un texte: Nous inviterons tous les candidats à la présidentielle sauf Marine Le Pen. S’ils invitent tout le monde sauf moi, moi j’invite tous les journalistes sauf Mediapart […] En faisant ça, Mediapart rompt avec la déontologie journalistique.”
Le choix semble avoir été fait pour écarter délibérément les médias qui égratignent ouvertement le FN. Une tactique évidente de la part d’un parti qui tente de se donner une image plus policée, en appelant notamment à une alliance avec d’autres partis plus modérés, comme Debout La France de Nicolas Dupont-Aignan.
Le Petit Journal est animé en clair par Yann Barthès sur la chaine cryptée qui fête actuellement ses trente ans. Revendiquant un positionnement à gauche, l’émission suscite des réactions de rejet de la part des politiques qui craignent le poil à gratter. Les membres du Front National sont particulièrement brusques lorsqu’ils aperçoivent le micro rouge facilement reconnaissable que brandissent ses journalistes.
Marine Le Pen a également attiré l’attention récemment avec l’emprunt de 9 millions d’euros qu’elle a contracté pour son mouvement auprès d’une banque tchéco-russe.