On n’est pas encore au bout du dossier Bygmalion, et de nombreux cadres de l’UMP ont encore du souci à se faire.
Hier 29 octobre, le siège du parti politique à Paris a fait l’objet d’une perquisition dans le cadre des deux enquêtes en cours, celle qui porte sur Bygmalion et celle qui concerne les sommes versées à Nicolas Sarkozy à l’issue de la campagne présidentielle de 2012.
Dans l’affaire Bygmalion, les juges Renaud van Ruymbeke, Roger le Loire et Serge Tournaire tentent de démêler le système présumé de fausses factures mis en place pour maquiller les comptes fantaisistes de la campagne de l’ex-Président de la République.
DRLa filliale directe de Bygmalion, Event and Cie, est au coeur des soupçons : elle aurait ainsi facturé un nombre invraisemblable de dépenses à l’UMP (au lieu de facturer la campagne elle-même), en organisant notamment des conventions fictives.
On estime que les sommes éludées au cours de la campagne se montent à 18.5 millions d’euros.
A l’issue de la campagne, le candidat Sarkozy a été sommé de payer des pénalités pour avoir dépassé le plafond de dépenses autorisées. Cette pénalité aurait été payée par l’UMP, au mépris de la loi.
Six personnes ont déjà fait l’objet d’une mise en examen, parmi lesquels trois anciens cadres de l’UMP.
Le magazine Le Point affirme par ailleurs que l’argent de l’UMP n’a pas servi qu’à l’enrichissement personnel de Nicolas Sarkozy, mais aussi à celui des dirigeants de Bygmalion. Bastien Millot et Guy Alvès, ainsi que le dirigeant de Event & Cie Franck Attal, sont connus pour être des proches de Jean-François Copé.
Entre 2011 et 2013, Bygmalion aurait versé pas loin d’un million d’euros à une société appelée BM Consulting, détenue en toute simplicité par Bastien Millot.
En meeting à Marseille hier, Sarkozy ne s’est pas attardé sur ce sujet et a préféré appeler à l’unité, soulignant que dans ses courses à la présidence de l’UMP et à l’Elysée, il avait des concurrents (Alain Juppé, Bruno Le Maire, Hervé Mariton) mais pas d’ennemis.