Ce mois-ci, et jusqu’en mars prochain, les Restaurants du Coeur mèneront leur trentième campagne hivernale. Lancée par l’humoriste Coluche en février 1985, l’initiative a remporté immédiatement l’adhésion des Français, qui se mobilisent désormais massivement pour aider les plus défavorisés.
L’année dernière, ce sont 130 millions de repas qui ont pu être servis durant l’hiver, aidant ainsi un million de personnes environ. L’ampleur de l’opération trahit aussi celle de la situation sociale du pays. C’est la raison pour laquelle Olivier Berthe, le président de l’association, parle de “record assez détestable”.
67 000 bénévoles se sont à nouveau réunis cette année dans les 2090 centres ouverts en France. L’un des centres parisiens a reçu ce matin la visite du Premier Ministre Manuel Valls, qui marque ainsi son soutien à l’opération.
Bernard Vaginay, responsable du service donateurs, analyse les chiffres de l’an dernier, où 64 millions d’euros ont été récoltés : “Les dons sont moins nombreux, avec une baisse de 6 %, mais plus élevés. Au final, donc, ça stagne. On s’en sort par un fort taux de fidélité et une nette progression des dons provenant des classes aisées.”
Si le don moyen se situe aux environs de 133 euros (sachant qu’avec 30 euros, on peut fournir à un personne un panier-repas par jour pendant un mois), les chèques envoyés sont parfois bien supérieurs, et peuvent aller jusqu’à plusieurs milliers d’euros. Bernard Vaginay déclare que la contribution la plus élevée qu’il ait observée était de 200 000 euros.
Les Restos du Coeur ne sont pas alimentés uniquement par les contributions des particuliers (elles représentent environ la moitié des ressources), mais également par des subventions d’état, qui viennent notamment de la réserve parlementaire des sénateurs et des députés.
Les Restos du Coeur, malgré leur nom, ne procurent pas seulement une aide alimentaire sous la forme de repas chauds et de paniers-repas, mais aussi une aide au logement, et un accompagnement matériel et vestimentaire, notamment pour les enfants.