C’est la crise : les Français puisent massivement dans leur Livret A pour subvenir à leurs besoins. La tendance est même en hausse, puis que le mois de septembre a vu une collecte négative de 3,15 milliards d’euros sur les Livrets A et les Livrets Développement Durable (2,37 milliards pour le seul Livret A).
Depuis le début de l’année, ce deux livrets ont perdu pas moins de 790 millions d’euros de dépôts. Certains mois ont été positifs, mais les cinq derniers ont été négatifs.
La fuite du Livret A et du LDD a ainsi atteint son niveau le plus haut depuis septembre 1989, il y a 25 ans !
Cette désaffection est-elle due uniquement à un besoin de liquidités des épargnants ? Pas forcément.
(c) ReutersLe taux de rémunération actuel du Livret, qui a atteint le taux historiquement bas de 1%, décourage beaucoup de Français qui préfèrent dès lors investir dans d’autres produits.
Certains se tournent vers le plan épargne logement pour bénéficier de 2,5% de rendement, d’autres choisissent l’assurance-vie qui rapportait en moyenne 2,8% l’an dernier.
Heureusement, ces retraits n’impactent pas encore les encours des deux placements d’épargne réglementée, qui ont profité des relèvements de plafond effectués ces dernières années.
A fin septembre, ces encours atteignent 366,4 milliards d’euros, ce qui fait dire à la CDC (Caisse des Dépôts) qu’il ne devrait pas y avoir de problème pour financer le logement social.
Si toutefois il devait s’en présenter, la CDC pourrait faire varier le taux de centralisation de ces livrets.
Le livret A a été créé sous le nom de livret de caisse d’épargne en mai 1818, il s’achemine donc vers son 200ème anniversaire.
Louis XVIII l’avait institué pour solder la crise financière qui suivait les guerres napoléoniennes.
Depuis le 1er janvier 2009, toutes les banques sont autorisées à distribuer le livret A, il ne s’agit plus d’une prérogative des trois acteurs historiques qu’étaient la Caisse d’Epargne, la Banque Postale et le Crédit Mutuel.