Le journal Les Echos indique aujourd’hui que le Centre National du Cinéma (CNC) a décidé de ne plus subventionner les films dans lesquels le salaire des acteurs dépasserait un certain pourcentage du coût global de production. Les revenus exorbitants des comédiens français avaient été pointés du doigt dans la tribune fracassante de Vincent Maraval, parue en décembre 2012.
Le créateur de la société de production Wild Bunch évoquait les cachets exorbitants de certains acteurs comme Dany Boon, Vincent Cassel, Jean Reno, Marion Cotillard, Gad Elmaleh, Guillaume Canet, Audrey Tautou ou Léa Seydoux, et cette affaire avait fait trembler le microcosme du cinéma français.
Le producteur indépendant avait proposé une idée simple : limiter les cachets à 400 000 euros par acteur, et l’assortir d’un intéressement obligatoire sur le succès du film. Le CNC avait considéré que la situation nécessitait des changements, et deux ans après, le centre a pris la résolution d’encadrer les salaires du cinéma français.
Un barème sera mis en place, selon le budget global du projet. Ainsi, la rémunération la plus élevée ne pourra dépasser 5 % du coût de production globale, le plafond de cachet sera de 990 000 euros par comédien. Il s’agit là du salaire fixe, qui n’inclut pas l’éventuelle part variable sur les entrées en salles.
La barème n’empêchera pas les salaires disproportionnés
Par ailleurs, si un film atteint un « coût artistique disproportionné », selon les termes du centre, le long métrage sera privé des soutiens publics qui existent en France, depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale.
Ces nouvelles mesures n’empêcheront pas les comédiens de réclamer des cachets de plusieurs millions d’euros, mais dans ce cas, le CNC ne cautionnera pas les projets, ni la dérive des couts.
Pour un budget inférieur à quatre millions d’euros, le CNC imposera un salaire maximum 15% du coût de production maximum, 8% pour un budget compris entre quatre et sept millions d’euros, 5% pour un budget compris entre sept et dix millions d’euros, et 990 000 euros maximum pour un budget supérieur à dix millions d’euros.