Une fois de plus la France suspend la livraison des Mistrals à cause de la situation en Ukraine car le Président de la République, François Hollande, a décidé d’attendre.
Considérant que Moscou ne faisait pas d’effort pour faire évoluer la situation avec l’Ukraine, le Vladivostok qui devait être livré le 14 novembre, restera donc encore quelques temps à quai.
Le journal Financial Times commente cette décision : “Difficile de dissimuler le dilemme posé par ce contrat. Livrer les navires déclenchera sans aucun doute les critiques des partenaires européens de la France et des Etats-Unis. Sans amélioration de la situation en Ukraine, où, selon les chiffres de l’ONU, 4 000 personnes sont mortes depuis le début du conflit, cela contredit aussi la position qu’a défendue M. Hollande jusqu’à présent ».
Pour le quotidien britannique, annuler le contrat conclu par Nicolas Sarkozy n’arrangerait ni la réputation de fiabilité du pays sur le marché de l’armement, ni les finances de la France qui doit déjà payer des indemnités et subit la pression de Bruxelles pour son déficit.
De plus, le journal fait remarquer que la France se retrouverait avec deux navires sans aucun acheteur potentiel.
The Wall Street Journal indique aussi qu’ « avec cette décision Paris cherche à trouver un équilibre : honorer son contrat avec la Russie tout en rassurant ses alliés, notamment les anciens Etats soviétiques d’Europe de l’Est”.
Le journal économique ajoute : “Nicolas Sarkozy avait négocié le contrat en signe de bonne volonté envers Moscou après l’invasion de la Géorgie par les troupes russes en 2008.”
La situation de l’époque était déjà diplomatiquement compliquée, mais la vente des porte-hélicoptères Mistral à la Russie serait, si elle se faisait, la plus importante des ventes d’armes réalisées par un pays membre de l’Otan au Kremlin, comme le rappelle The Cristian Science Monitor.