Sous la pression, le gouvernement met un coup d’arrêt à son projet de réforme
Au Burkina-Faso, dont environ la moitié de la population est âgé de moins de 25 ans et n’a donc connu que la période Blaise Compaoré (au pouvoir depuis 27 ans), la tentative de réforme constitutionnelle autorisant 3 quinquennats successifs pour le président de la république passe très mal.
D’autant plus que certains constitutionnalistes avisés ont souligné le fait que la loi prévue n’étant pas rétroactive, le président actuel pouvait tout à fait légalement briquer encore 3 mandats de suite !
Trop c’est trop pour les Burkinabé et ils se sont manifestés par centaine de milliers pour marquer leur opposition à ce que certains n’hésitaient pas à qualifier de « coup d’état »
Il semble que le gouvernement ait entendu la rue et pris-en en compte les remarques de plusieurs capitales européennes. En particulier le Quai d’Orsay qui a rappelé fermement que la Charte de l’Union Africaine « s’opposait totalement aux modifications constitutionnelles permettant à un président en exercice de faire sauter le verrou du nombre de mandats limité ». Le Ministère des Affaires Etrangères a également rajouté « Le Burkina Faso est un partenaire important pour la France et joue un rôle essentiel dans la stabilité de la région et la résolution des crises. Il est primordial qu’il envisage son propre avenir de manière consensuelle et apaisée »
Blaise Compaoré, chef d’état devenu au fil des années incontournable dans la résolution des conflits nombreux en Afrique de l’Ouest.
Il est très souvent intervenu pour apaiser les crises au Liberia, au Togo, en Côte d’Ivoire, Guinée et encore très récemment, en 2012, au Mali. Il avait peu à peu acquis une stature de «vieux sage », garant d’une certaine stabilité dans la région.
Il semblerait que cette sagesse l’ait sans doute conseillé dans le projet très controversé de transformation de son CDD en CDI !