La clinique, où a eu lieu l’échange de deux nourrissons il y a 20 ans, vient d’être reconnue coupable de l’erreur. Le tribunal vient de rendre son jugement ce 10 février et condamne la maternité à verser 1,88 million d’euros qui seront répartis entre les deux familles concernées.
Sophie et Manon, deux jeunes filles de vingt ans, qui avaient été échangées à la naissance viennent d’obtenir réparation du préjudice subi devant le tribunal de grande instance de Grasse. Alors que les familles réclamaient plus de 12 millions d’euros de dommages et intérêts, la clinique cannoise incriminée devra verser un total de 1,88 million d’euros aux victimes de l’échange et à leurs familles.
Les jeunes femmes échangées bénéficieront de 400 000 euros chacune et chaque parent se verra attribuer la somme de 300 000 euros pour le préjudice subi. Frères et soeurs des victimes seront aussi indemnisés à hauteur de 60 000 euros par personne.
La puéricultrice était dépressive et alcoolique
Le tribunal a reconnu la clinique et la société d’assurance coupable, à titre solidaire, de l’échange et précise que la condamnation intervient « en réparation des préjudices consécutifs au manquement à cette obligation de résultat ». En revanche, le tribunal a choisi de ne pas poursuivre les médecins, contrairement aux réclamations faites par les familles.
Rappelons que la faute avait été commise par une auxiliaire puéricultrice, décrite comme « dépressive » et « alcoolique chronique » par l’avocat de la clinique. Cette dernière avait inversé les bracelets des nouveau-nés alors qu’ils séjournaient en couveuses afin d’être traités de leurs jaunisses.
Au micro d’Europe 1, Sophie Serrano, une des deux mères a déclaré avec émotion : « C’est un soulagement, une immense reconnaissance ». Pour ces familles privées de leurs enfants biologiques, cette reconnaissance intervient 10 après que des tests ADN aient révélé la terrible méprise.