Depuis dix jours, la Belgique est animée d’un large mouvement général, qui a commencé par une marche de plus de cent mille personnes à Bruxelles. La raison de cette manifestation : le peuple s’insurge contre les mesures d’austérité prises par le gouvernement.
En ce lundi 15 décembre, le pays est presque totalement paralysé par les grèves. N’espérez pas atterrir à Bruxelles en avion, ni bien sûr en décoller. Pas d’arrivée ni de départ d’Eurostar non plus, tous les trajets seront bornés à l’extérieur des frontières (Lille pour la France).
Les transports internes sont touchés eux aussi : métro, bus, tramway, rien ne circule aujourd’hui en Belgique. Les écoles ainsi que la plupart des entreprises sont également fermées pour la journée. Même les hôpitaux sont en grève, et se contenteront de traiter les cas d’extrême urgence.
Les mouvements ne seront même pas relayés par la presse à l’échelle nationale, puisque les médias eux-mêmes sont en grève : pas de journal, pas d’émissions de radio pour aujourd’hui.
La Flandre et la Wallonie se sont toutes les deux mobilisées totalement dans cette journée de protestation.
La politique menée par le gouvernement de droite subit ainsi les foudres du peuple belge, qui marque sa désapprobation de la façon la plus nette possible. La modification de l’âge du départ à la retraite, de 65 à 67 ans, est un sujet qui a hérissé les représentants de syndicats, premiers à monter au front.
Egalement au coeur des litiges : l’augmentation des salaires en fonction de l’inflation, que le gouvernement souhaite annuler en 2015. Les coupes budgétaires prévues pour le service public achèvent le tableau.
Bart de Wever, chef de la N-VA et maire d’Anvers, parle d’une “grève politique” qui serait fomentée par les syndicats à l’aide de “fausses informations” concernant la perte du pouvoir d’achat.
Le gouvernement a cependant accepté d’organiser une rencontre avec les syndicats, qui de leur côté menacent de reconduire l’action dès janvier si un dialogue constructif ne s’installe pas.