Depuis fin août, Madagascar voit la peste faire son grand retour. Le fléau qu’on croyait endigué depuis longtemps a déjà causé quarante décès selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
Le 31 août dernier, un cas de peste était recensé dans un village de la région de Tsiroanomandidy, et la victime est décédée quatre jours plus tard.
A la date du 16 novembre, pas moins de 119 cas ont été recensés dans le pays, dont un dans la capitale Antananarivo. La plus grande ville étant touchée, il y a désormais “un risque d’un rapide développement de la maladie due à la haute densité de population et aux faiblesses du système de santé”.
Cependant, à l’heure actuelle, l’OMS ne recommande aucune restriction particulière aux voyages et au commerce.
La peste, objet d’un célèbre livre d’Albert Camus, est avant tout une maladie mortelle, causée par la bacille Yersinia pestis, et portée essentiellement par les rats noirs. Elle est transmise des rats aux hommes par l’intermédiaire des puces et des mouches.
L’être humain qui l’attrape développe alors une forme bubonique, qui peut devenir une pneumonie, puis se transmettre à d’autres personnes par le biais de la toux. Si la forme bubonique se soigne assez facilement avec des antibiotiques la forme pneumoniques peut en revanche être mortelle en 24 heures seulement.
Au 14e siècle, une épidémie de peste noire a décimé des dizaines de millions de personnes dans toute l’Europe.
L’OMS précise que les risques de propagation sont agravés par la résistance des mouches à l’insecticide deltamethrin que l’on utilise de nos jours pour les anéantir. Divers acteurs de la santé se sont réunis, avec le soutien de l’OMS et de la Banque africaine de développement, pour combattre le fléau en trouvant des solutions rapides et efficaces. 200 000 dollars de crédit ont déjà été débloqués pour cette cause.