Dimanche, un homme de 34 ans, employé dans un supermarché de Bordeaux, a été mis en examen pour « homicide volontaire sur mineur de moins de quinze ans ». L’homme est soupçonné d’avoir jeté son enfant depuis l’un des ponts historiques du centre de Bordeaux. Pour ces faits, le père risque la réclusion criminelle à perpétuité.
C’est vendredi soir que la fillette de 21 mois a disparu. L’homme avait alerté les pompiers vers 20h, affirmant, affolé, que son enfant, dont il avait la garde depuis plusieurs mois, venait de tomber dans le fleuve alors qu’ils s’y trouvaient ensemble. Les pompiers avaient immédiatement déclenché des recherches terrestres et fluviales. Deux bateaux, dont un équipé d’une caméra thermique, avaient sondé le fleuve et des battues terrestres avaient été menées sur les deux rives, mais sans résultats.
Selon le trentenaire, la fillette marchait sur la rambarde métallique du pont lorsqu’elle aurait donné un coup de pied, ce qui l’aurait déséquilibrée puis fait basculer dans la Garonne. Le fleuve, à cette période de l’année et dans ce secteur, connait de forts courants en raison de l’influence des marées.
Le scénario avancé par le père est considéré comme « peu vraisemblable » et le suspect semble « peu crédible » pour les enquêteurs. Aucun témoin n’aurait assisté à la scène, dans une zone très passante le vendredi en début de soirée.
Deux affaires similaires en moins de deux semaines
Les parents de la fillette, séparés depuis l’été, vivaient une rupture « très conflictuelle » et se disputaient la garde de l’enfant devant le Tribunal de Libourne, a précisé le parquet à la presse. Selon les premiers examens, aucun trouble psychiatrique n’a par ailleurs été décelé chez le père et l’hypothèse de la remise de l’enfant à un tiers n’est pas envisagée.
Le 13 novembre dernier, un autre père de famille, âgé de 30 ans, avait déjà été mis en examen à Bordeaux pour des faits similaires après une dispute avec sa compagne. Il avait affirmé qu’il venait de jeter son nourrisson de 5 mois dans la Garonne depuis les quais du centre-ville. La possibilité que ce premier drame ait pu inspirer le suspect de celui qui s’est produit vendredi a été envisagé, mais le représentant du Parquet de Bordeaux reste très prudent sur cette hypothèse.