Kader Arif, Secrétaire d’Etat aux Anciens Combattants, a donné sa démission aujourd’hui à François Hollande. Rattrapé par des affaires impliquant certains de ses proches, il a préféré quitter le gouvernement vendredi. Le Secrétaire d’Etat était un fidèle de François Hollande, qu’il a accompagné tout au long de sa conquête du pouvoir.
Né le 3 juillet 1959 à Alger, ce fils de harki est arrivé dans la région toulousaine alors qu’il était enfant, avec ses parents restés fidèles à la France au moment de l’indépendance algérienne. Souriant et accessible, Kader Arif est souvent présenté comme un travailleur assidu ayant surmonté les obstacles placés sur la route d’un enfant issu de milieu modeste, mais refusant d’être vu comme « l’Arabe de service ».
Le Secrétaire d’Etat avait démarré sa carrière dans le sport, et le rugby plus particulièrement, comme talonneur au Castres Olympique au début des années 80. Entré au Parti socialiste en 1983 à Toulouse, il en a grimpé tous les échelons avant de devenir une figure politique de la région en dirigeant la fédération socialiste de la Haute-Garonne, une des plus grosses de France, de 1999 à fin 2008.
Se présentant comme un « citoyen européen, et un Français républicain », il n’a jamais manqué de rappeler qu’il était « un enfant du Sud-Ouest, avec une forte identité toulousaine et tarnaise ». Décrit comme « un homme brillant qui a su monter tous les échelons grâce au travail » et « un bosseur capable de s’adapter à toutes les situations », Kader Arif, diplômé en communication, a collaboré avec Lionel Jospin dès 1987, et est toujours resté fidèle à l’ancien Premier ministre.
Kader Arif démissionne à la suite d’affaires judiciaires touchant ses proches
Kader Arif a par ailleurs toujours été proche également d’un autre disciple de Lionel Jospin, François Hollande, premier secrétaire de 1997 à 2008. Il n’a pas hésité à l’accompagner tout au long de sa conquête du pouvoir, de son départ de la tête du Parti Socialiste en 2008 jusqu’à l’Elysée en 2012.
En septembre, des affaires impliquant ses proches ont été révélées, et le contraignent aujourd’hui à la démission. Malgré tout, Kader Arif s’est vigoureusement défendu : « je n’ai rien à voir avec ça », « ce sont des affaires qui ne me concernent absolument pas », a-t-il répété à la presse de nombreuses fois.
Une enquête est ouverte depuis mercredi sur des passations de marché entre la région Midi-Pyrénées et des sociétés spécialisées dans l’événementiel appartenant à des proches parents de l’ancien Secrétaire d’Etat. Une perquisition avait également été menée début novembre dans un des services du ministère de la Défense, auquel est rattaché le secrétariat d’Etat aux Anciens Combattants.