Love is Strange, le dernier film d’Ira Sachs avec les acteurs John Lithgow (Troisième planète après le soleil, Dexter) et Alfred Molina (Frida, Spider-man 2), a été interdit aux moins de 17 ans par la Motion Pictures Association of America (classement R).
Le film, ni violent ni hot, se concentre sur un couple homosexuel vieillissant frappé par la crise.
Tendre et cruel, le long métrage ne contient aucune scène de sexe ou de violence et dévoile juste le quotidien de ce couple qui doit apprendre à vivre séparément après avoir perdu leur appartement à New York après 39 ans de vie commune.
Mais Love is Strange a beau parler d’amour et d’humanité, il n’a pas l’amour de la MPAA qui semble l’interdire pour l’usage du terme « motherfucker ». Certains médias disent que c’est à cause de l’homosexualité présentée dans le film. Espérons que ça ne soit que pour préserver l’espoir américain qu’il n’existe pas de crise dans leur pays.
L’auteur du film s’était confié sur son intimité mais aussi sur l’homosexualité, et sur l’interdiction aux moins de 17 ans lors d’une interview au Festival du film américain de Deauville :
Love is strange vient « D’une période capitale dans ma vie : pour la première fois, je vivais une histoire d’amour vraiment heureuse et je m’en suis senti mieux, enfin bien dans ma peau. Devenir adulte est difficile, surtout pour un gay… Il y a tant de honte à surmonter. »
Concernant le mariage gay et son militantisme, l’auteur raconte :
« J’ai milité à Act Up dès le collège, et cet engagement a pris de l’ampleur quand je suis arrivé à New York, en 1988, pour étudier à Yale. L’épidémie [du sida] était alors à son pic, et New York en était l’épicentre. (…) Dans toute lutte pour les droits sociaux, il y a des avancées et des retours en arrière… Globalement, je suis optimiste, il y a désormais une grande fluidité entre gays et hétérosexuels, et de moins en moins de différence entre la vie des gays et des autres. Love Is Strange ne traite d’ailleurs pas tant de sexe que de rapports entre les individus, au sein d’une communauté d’amis. Les communautés, l’intimité, sont mes sujets de prédilection. D’ailleurs, bien qu’athée, je me pose des questions par rapport à mes enfants : par exemple, ne serait-ce pas bien d’aller à la synagogue, car fréquenter un lieu de culte, c’est aussi faire partie d’une communauté, d’un groupe de gens ? »
Ira Sachs confirme l’interdiction du film avant 17 ans « à cause de l’emploi de «Motherfucker»… Dommage, car certaines personnes vont en déduire que le film est très sexué ou frontal alors que vous conviendrez qu’il n’en est rien. »