Nous sommes le lundi 10 novembre 2014. Depuis vendredi dernier, soit approximativement depuis 72h, Nabilla est le sujet le plus explicité du moment. L’affaire entre elle et Thomas, puis, le démenti, puis, les infos plus précises, puis, l’avis de Thomas. Entre temps : la rétrospective de sa carrière, puis, l’historique de son histoire avec son mec, puis, les analyses pseudos-sociologiques sur la dangerosité de la télé-réalité ; Voilà, en 72h, la Presse a démontré qu’elle était capable de tourner en boucle sur un sujet qui n’en était pas un, sur un vide intellectuel fascinant et lucratif.
Nabilla est-elle la seule actualité du moment ?
Absolument pas, c’est même tout le contraire ! Vendredi dernier, quelques médias s’amusaient à constater que Nabilla avait éclipsé l’intervention télévisée de François Hollande. En marge de ce gros scandale bonnet double-D (mensurations exactes de la starlette), une bombe -habilement camouflée en livre- se glisse dans le paysage Politique, sans pour autant exploser. Oui, depuis vendredi, rares sont ceux qui parlent du livre « Sarko s’est tuer » des deux journalistes du Monde qui font trembler Fillon, Sarkozy, Hollande et Jouyet. Pourtant, aujourd’hui, lundi, la bombe s’est mise à crépiter dans tous les sens. Et seuls les gros quotidiens semblent s’y intéresser.
Mais pourquoi un tel désaveu ? Parce qu’aucun de ces Politiques ne se montre en monokini sur une plage ou n’est (du moins, pas encore) en prison. Et puis, il faut dire que Nabilla, c’est un sujet facile à comprendre, facile à écrire, facile à étoffer.
Le peuple veut Nabilla ? Il a Nabilla
Sur Twitter, c’est la folie depuis vendredi. Ce réseau social a d’ailleurs l’habitude de nous émerveiller sur les centres d’intérêts de notre chère population. Une fois encore, Twitter tient ses promesses et c’est le hashtag #FreeNabilla qui arrive en tête, très loin devant un énième gros scandale de la Vème République.
Reprenant le code du caritatif #FreeOurGirls, ou tout autre appel à la libération de personnes arbitrairement captives dans de graves situations ; la version « Nabilla » fait couler beaucoup d’encre et use de nombreux claviers. Tenant particulièrement à mon matériel, je ne perdrai donc certainement pas mon temps à expliquer ce qui pousse les Français à un tel engagement humanitaire.
L’unique et malheureuse constatation que l’on peut faire est que les médias buzzent sur Nabilla parce que le peuple « qui a la parole sur Twitter », le réclame. Le temps des jeux du cirque n’a fait qu’évoluer.