Dans un courrier envoyé à la ministre de la C ulture Fleur Pellerin, les principaux syndicats professionnels du cinéma pointent du doigt les dérives du secrétaire général de la Hadopi, Eric Walter.
Ce dernier, dans une série d’entretiens accordés à Libération, a entrepris de défendre un rapport émis récemment par la Hadopi. Il y était question entre autres de la mise en place d’une licence globale, et des retombées qu’elle aurait sur l’économie et les pratiques des utilisateurs.
La Hadopi, qui a subi des coupes de budget depuis l’arrivée au pouvoir du parti Socialiste, a été amenée à repenser sa position vis-à-vis du piratage et des méthodes à employer pour le contrer.
Là où la répression était de mise originellement, il est désormais question de comprendre le public et d’aller à sa rencontre.
Mais du côté des professionnels du film, c’est une levée de boucliers.
Ils estiment que « cette communication biaisée et incessante diffuse dans le public l’idée qu’il n’y a pas lieu de s’opposer au piratage (que le secrétaire général de l’Hadopi appelle désormais “partage”, un terme positif qui fait même penser qu’il s’agit d’une pratique à promouvoir) et met en accusation non pas les contrefacteurs mais les ayants droit, présentés comme coupables d’une prétendue insuffisance de l’offre légale ».
La Hadopi (Haute Autorité pour la Diffusion des Oeuvres et la Protection des droits sur Internet) a été créée en 2009, et a essuyé depuis de nombreuses critiques liées à son caractère non-constitutionnel et à son approche trop répressive du piratage.
Les syndicats du cinéma aimeraient cependant que la répression reste le maître mot.
Ils tranchent : « Le secrétaire général de la Hadopi met en avant, à toute occasion, exclusivement les idées les plus contraires à la défense de la propriété littéraire et artistique, et ce, dans les seuls médias qui sont hostiles à celle-ci, en semblant donc choisir pour seuls interlocuteurs ses adversaires. […] Nos protestations auprès de la Hadopi sont restées sans effet. Nous sommes sûrs que vous avez les moyens de la sensibiliser, mieux que nous n’avons pu le faire, sur la nécessité de mieux maîtriser sa communication. »