Il a vécu et il est mort. Dans Vivre et laisser mourir en 1973 (Live and Let Die), il donnait du fil à retordre à James Bond dans le rôle du menaçant Baron Samedi.
Roger Moore interprétait l’espion britannique pour la première fois, et il enquêtait en Louisiane sur les agissements d’une secte vaudou. Geoffrey Holder, le visage à moitié peint en blanc, glaçait les os du spectateur avec son rire sardonique.
Sa carrière ne se résume pas à un affrontement avec l’agent 007: après des débuts de danseur, il est sollicité par le petit et le grand écran dès les années 50, pour son physique unique et son charisme.
© MGM/UAEn 1972, il passe jouer un sorcier dans le film de Woody Allen Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le sexe (sans jamais oser le demander).
En 1982, il joue Punjab dans la version filmée de la comédie musicale Annie, et déploie à cette occasion ses qualités de chanteur. En 1992, il est à l’affiche de la comédie Boomerang avec Eddie Murphy.
Et en 1998, c’est chez Claude Lelouch qu’on le retrouve, au générique de Hasards ou coïncidences. Enfin, en 2005, Tim Burton fait appel à sa voix profonde pour narrer sa version de Charlie et la Chocolaterie.
Les compétences de Holder ne s’arrêtaient pas aux métiers de comédien, chanteur et danseur. Il a également mis en scène et conçu les costumes de The Wiz, une comédie musicale de 1975 qui proposait une relecture 100% black du Magicien d’Oz. Son travail sur ce spectacle lui a valu deux Tony Awards.
Né en 1930, il vient de nous quitter à l’âge de 84 ans, des suites d’une pneumonie. Il laisse derière lui sa femme Carmen et leur fils Leo. La mort de Geoffrey Holder survient quelques semaines après celle de Richard Kiel, le fameux « Requin » que James Bond a également affronté à l’écran.