C’est un véritable drame qui s’est déroulé au Maroc ce week-end, comme le rapporte le site du journal Tel Quel. Une jeune femme de 17 ans a été déposée samedi 8 novembre devant l’hôpital Ibn Tofail de Marrakech. Elle souffrait de graves blessures au visage, sur les bras et les mains.
La jeune victime a subi un calvaire qui avait démarré quelques mois plus tôt. Il y a un an, la jeune femme a été violée par un homme, qui l’a épousée ensuite, comme le prévoit la loi pénale marocaine, pour réparer son crime et « la protéger ». Impliqué dans une affaire de trafic de drogue, l’époux et violeur a été placé en détention, et libéré il y a quelques jours.
A son retour au domicile conjugal, sa jeune épouse lui a indiqué vouloir divorcer et retourner vivre chez sa mère. Une décision qui aurait provoqué sa colère, et l’aurait poussé à mutiler la mineure, en lui tailladant le visage et le corps avec une lame de rasoir. Selon la mère de la jeune fille, l’homme aurait indiqué à sa victime au moment de l’agression « je te jure que personne ne t’épousera après moi ! »
Prise en charge par les services hospitaliers, les blessures ont nécessité 39 points de suture. L’affaire a ému la société marocaine, et un représentant des droits de l’homme, cité par le journal, s’est rendu sur place pour rencontrer la jeune victime et sa mère.
L’agression de ce week-end fait écho à une affaire similaire il y a deux ans
Le militant a rappelé la situation dramatique d’Amina, qui a tout d’abord été forcée d’épouser son violeur, qui a subi la vie à ses côtés et finalement son agressivité alors qu’elle tentait de fuir sa situation. Cette affaire rappelle celle d’Amina Filali, une adolescente de 16 ans, qui avait été contrainte d’épouser l’homme qui l’avait violée, conformément à la loi. Elle s’était suicidée en 2012, entrainant une vague d’émoi face à cette situation dramatique de la condition des femmes au Maroc.
Depuis cette affaire tragique, les députés marocains avaient amendé le texte de loi, mais ni la mobilisation, l’emballement médiatique, ni même l’engagement des personnalités politiques marocaines à la suite de la mort d’Amina n’ont suffi à empêcher le mariage et l’agression de la jeune marocaine de 17 ans le week-end dernier.