C’est un phénomène qui était connu, mais avait jusqu’à présent été sous-estimé : durant la Guerre Froide, les Etats-Unis ont recruté et fait travailler plus d’un millier d’anciens nazis pour espionner l’URSS.
C’est le New-York Times qui est revenu que la question dimanche et a publié des éléments probants supplémentaires. Eric Lichtblau, l’un des journalistes du quotidien américain et auteur de l’ouvrage « The Nazis next door » qui paraitra dans quelques jours a pu consulter des documents déclassifiés qui prouvent que durant les années 1950, le FBI et la CIA ont activement recruté d’anciens nazis, en leur offrant une protection contre toute poursuite judiciaire.
Un peu plus tard, en 1980, les Etats-Unis avaient refusé de collaborer avec des chasseurs de nazis et avaient refusé de leur livrer les informations en leur possession au sujet de 16 anciens nazis vivant sur le sol américain. Les archives démontrent que les services secrets n’hésitaient par à protéger leurs informateurs en échange de leur travail pour traquer les sympathisants communistes.
Le quotidien américain révèle également que la CIA s’est entouré d’anciens dignitaires nazis, comme l’ancien officier S.S. Otto von Bolschwing. L’homme avait été un collaborateur d’Adolf Eichmann, l’un des instigateurs de la destruction du peuple juif.
Les Etats-Unis ont protégé d’anciens nazis contre des informations sensibles
Une fois la Seconde Guerre Mondiale terminée, Otto von Bolschwing a été recruté, mais a aussi bénéficier de toute l’aide et la protection de la CIA pour s’installer à New-York en 1954, afin de poursuivre tranquillement sa vie sur le territoire américain. L’ancien nazi a craint que son passé soit découvert au moment de la capture et du procès d’Adolf Eichmann en 1960. Les services secrets américains ont à ce moment précis garanti à Otto von Bolschwing que son passé serait dissimulé, ce qui lui a permis de ne pas être inquiété.
Ce n’est que vingt ans plus tard, en 1980, que des procureurs ont découvert son rôle dans le régime nazi. Otto van Bolschwing avait à ce moment renoncé à sa nationalité américaine avant de mourir quelques mois plus tard en 1981.
A ce jour, ni le FBI, ni la CIA n’ont commenté ces révélations. L’ouvrage d’Eric Lichtblau révélerait, en outre, que l’ancien célèbre et puissant patron du FBI, John Edgar Hoover, aurait personnellement recruté plusieurs anciens dignitaires du Troisième Reich, pour les informations « utiles » qu’ils étaient susceptibles d’apporter, nonobstant « les accusations de leurs crimes de guerre ».