Martine Aubry, figure éminente du parti Socialiste et actuellement maire de Lille, a fait entendre sa voix.
Elle ne peut plus soutenir la politique du tandem Valls-Hollande, et a décidé de rejoindre le clan dit des “frondeurs” à travers un réquisitoire qui n’est pas passé inaperçu.
Dans un long entretien accordé au Journal du Dimanche, elle a requis du gouvernement une réorientation de la politique économique.
Stéphane Dupont, dans les Echos, a noté que « Les frondeurs étaient peu nombreux et n’avaient pas de chef.
(c) MARMARAIls ont maintenant une figure de proue et leurs rangs pourraient vite grossir tant Martine Aubry dit tout haut ce que beaucoup d’élus socialistes pensent tout bas, sur le Cice, le travail le dimanche, les seuils sociaux, les économies budgétaires, la réforme fiscale ou l’assurance-chômage. »
Face aux critiques émises par Aubry à l’encontre des réformes à l’étude, notamment la révision de l’assurance-chômage, le président François Hollande a tenu bon.
Lors d’un discours prononcé hier, il a déclaré que “les réformes se poursuivront à un rythme encore accéléré jusqu’à la fin du quinquennat”.
Le Premier Ministre Manuel Valls avait déjà réagi aux propos de Martine Aubry en précisant : “Nous n’allons pas nous arrêter au milieu du gué. On ne peut pas zigzaguer, changer tous les jours de position. Les entreprises ont besoin de lisibilité, de visibilité.”
Emmanuel Macron, ministre de l’Economie, a ajouté qu’il était en désaccord avec l’analyse faite par Martine Aubry, et donc avec les conclusions qu’elle en tire.
La presse semble plus bienveillante avec la nouvelle porte-parole du mouvement des frondeurs.
La Charente Libre, notamment, souligne que « Martine Aubry ne supporte pas qu’on puisse se résoudre à laisser le champ libre en 2017 à un duel entre la droite et l’extrême droite. Elle le dit sans ambages, on peut la comprendre. »